![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png){kind=small}
shuufleur93Fandom : Final Fantasy XIV
Nombre de mots : 3 073
Type : One shot
Rating: Teen And Up Audiences
Avertissements : Graphic Depictions Of Violence
Relation : Aymeric de Borel & Estinien Wyrmblood
Tags additionnels : Pre-Slash, Mild Hurt/Comfort, Possibly Unrequited Love, Fights, Pre-Patch 2.0: A Realm Reborn (Final Fantasy XIV)
Résumé :
Un combat contre les hérétiques tourne mal. En essayant de protéger Aymeric, Estinien et lui se font capturer.Notes : J'avais commencé à écrire cet OS pour le Whumptober... 2022. Comme vous pouvez le constater, je suis très en retard.
Adverse Effects | Unconventional Restraints | “This wasn’t supposed to happen.”
Alternative: Ringing Ears
Lien AO3 : Écailles de sang
Estinien évita la lance de l’hérétique vers la droite, fit un bond et lança son attaque. Il toucha l’hérétique directement dans la tête, écrasant son nez avec le plat de sa lance. L’homme grogna de douleur et s’effondra, laissant la place à Estinien de s’avancer et d’attaquer le prochain hérétique sur son chemin.
Au loin, Aymeric se battait vaillamment contre deux autres hérétiques. Estinien voulut garder un œil sur Aymeric mais l’hérétique réussit à prendre Estinien de court avec un coup bien placé de son épée contre son armure. Estinien serra les dents sous la douleur et s’en servit pour répliquer. L’hérétique fit un bond sur le côté, là où il fut rejoint par deux de ses compatriotes.
Les quatre hommes s’observèrent, menaçants, méfiants. Estinien sourit lentement, sachant tout à fait l’effet que ça donnerait avec son heaume. Les trois hommes se lancèrent un regard discret, un peu hésitant.
Pendant qu’ils étaient distrait, Estinien s’élança. Il donna un coup de lance vers l’avant à l’homme au milieu, le prenant par surprise. La lance s’enfonça facilement dans son armure légère et il s’écroula. Ses deux compagnons attaquèrent Estinien d’un cri de rage. Estinien para leurs coups en utilisant la longueur de sa lance pour frapper les deux en même. Il fit un bond pour se retrouver en sécurité. Quelque chose le frappa violemment dans les airs, l’envoyant s’écraser au sol. L’atterrissage plus que violent lui coupa le souffle. Sa lance lui échappa des mains et ratterrit à quelques mètres de lui dans un bruit de métal.
Un peu étourdi, il s’appuya sur son coude et releva la tête juste à temps pour voir le mage finir la préparation de son sort, les yeux fixés sur lui. Au même moment où le mage relâcha son sort, Estinien roula sur le côté vers sa lance et tenta de la reprendre. Le sort explosa au le sol. Une flèche siffla à côté de son oreille et frappa sa lance, qui s’éloigna de lui.
Estinien se retourna. D’un côté, le barde bandait son arc, de l’autre le mage préparait déjà un autre sort. Le chevalier d’azur sourit. Les deux hérétiques échangèrent un regard un peu interloqué.
— Vous croyez vraiment m’avoir arrêté ? demanda-t-il en se relevant doucement, masquant la douleur derrière un sourire narquois.
Une partie de son armure était enfoncée dans ses côtes.
— Vos amis n’ont pas fait long feu, continua-t-il en montrant d’un geste de la main les corps des blessés et des morts au sol. Si vous voulez vraiment tester le chevalier d’azur, je suis prêt, même sans ma lance.
Les deux soldats se regardèrent à nouveau. Le mage sembla hésiter.
— Tu n’es pas mieux qu’eux ! s’écria le barde. Tu crois que tu fais le bien, mais tes actions enveniment la situation.
— Je ne fais que justice, gronda Estinien, je protège notre peuple. C’est mon devoir, et je crois que vous avez oublié que vous apparteniez au même peuple.
— Plus maintenant, répondit le mage. Je préfère me trouver du côté des dragons !
Le mage sortit une fiole du sac qu’il portait à son épaule, l’ouvrit et engloutit d’une traite le liquide. Estinien le regarda faire avec horreur, impuissant.
— Non ! Imbécile !
Le mage commença à convulser. Il lâcha la fiole qui se fracassa au sol en mille morceaux. Le barde ouvrit de grands yeux et commença à s’éloigner. Les yeux du mage se retournèrent, montrant le blanc de ses yeux. Estinien se dépêcha de reprendre sa lance. S’il devait combattre un dragon, il avait besoin de sa chère lance.
Une aura rouge enveloppa le mage et il hurla alors que la transformation s’enclencha. Tous les combattants, ennemis ou amis, se retournèrent vers eux au son de ce cri glaçant. À la place de l’homme se trouvait maintenant un dragon d’une taille moyenne. Il ouvrit ses ailes et les battit pour s’envoler. Estinien se tint prêt avec sa lance. Il savait que la bête allait piquer vers lui, et le chevalier l’attendait de pied ferme.
Le dragon hurla et, comme l’avait prédit Estinien, plongea vers lui avec un grognement à faire trembler Ishgard. Estinien resserra sa prise sur sa lance et ne quitta pas la bête ailée des yeux alors qu’il filait à une vitesse vertigineuse vers lui. Mais avant qu’il ne puisse préparer sa propre attaque, quelqu’un s’interposa entre lui et le dragon. Estinien écarquilla des yeux en reconnaissant le dos d’Aymeric qui s’était mis en position défensive.
Il voulut le réprimander, lui dire qu’il n’était qu’un imbécile mais il n’eut pas le temps alors que la bête changeait de cible pour attaquer Aymeric à la place. Estinien réagit avant même de vraiment le comprendre. Il s’élança, la lance pointée vers le dragon. Il repéra une roche, s’appuya dessus pour prendre de l’élan et sauta vers la bête.
— Estinien !
Le chevalier dragon céleste se propulsa vers le dragon. Celui-ci se détourna d’Aymeric, attendit qu’Estinien se rapproche de lui pour ouvrir tout d’un coup ses ailes et frapper Estinien en vol. Il eut à peine le temps de lever les bras pour se protéger du choc violent. L’armure d’Estinien absorba le choc du mieux qu’elle pouvait mais même l’ingéniosité des forgerons d’Ishgard ne pouvait pas complètement le protéger de la puissance d’un dragon.
Estinien repartit dans le sens inverse et s’écrasa violemment contre la roche, l’assommant à moitié.
Les oreilles bourdonnantes, sur le point de tomber inconscient, Estinien voulut hurler à Aymeric de ne pas venir, de le laisser ici car l’homme courait après lui, la bête ailée à ses trousses.
— Aymeric, non…
Le dragon plongea sur Aymeric. Estinien essaya tant bien que mal de se relever, les bras faibles et les jambes engourdies. Aymeric se retourna à temps pour parer l’attaque de la bête, mais celle-ci l’envoya au sol. Aymeric fit un roulé-boulé pour esquiver une autre attaque.
Estinien grimaça sous la douleur et se força à s’appuyer sur son coude. La douleur le traversa de bout en bout et il lui fallut toute sa détermination pour ne pas crier de douleur. Ce fut l’effort de trop et Estinien perdit connaissance alors que le dragon ouvrait sa gueule, une flamme naissante au fond de sa gorge, devant un Aymeric sans aucune protection.
— Estinien ? Estinien, réveille-toi.
Estinien fronça les sourcils. Ce n’était pas étrange qu’Aymeric fasse partie de ses rêves, mais le Capitaine général ne fronçait pas les sourcils d'inquiétude en temps normal.
— Estinien…
Une main fraîche passa sur le front d’Estinien qui lâcha un soupir. La main d’Aymeric dans son rêve se figea, puis elle lui prit gentiment la joue et lui tourna la tête.
— Estinien, ouvre les yeux.
Le chevalier d’azur n’avait aucune envie d’obéir. Il était si fatigué, les paupières lourdes, les membres engourdis. Il savait que s’il se réveillait, Rêve-Aymeric disparaîtrait, et il redoutait et détestait ce moment.
— Estinien, mon ami, c’est moi, Aymeric. Réveille-toi.
Malgré lui, la curiosité le gagna. Il ouvrit les yeux, les plissa pour diminuer la virulence de la lumière, puis risqua un regard vers Rêve-Aymeric. Quand ce dernier le vit, son visage s’adoucit, les lèvres s’agrandissant dans un petit sourire.
— Enfin. J’ai cru que tu allais faire ton têtu et ne jamais te réveiller.
— Aymeric, fit Estinien, les sourcils froncés.
— Attention, s’écria le Capitaine général en passant un bras sous le dos d’Estinien quand celui-ci essaya de se relever. Il ne faudrait pas que tu te fasses encore plus mal.
Il le dit sur le ton de l’humour. Était-il encore en train de rêver ? Malheureusement, les douleurs grandissantes de son corps lui prouvaient bien qu’il ne rêvait plus.
Maintenant qu’il était assis, dos contre le mur, et éveillé, Estinien fit l’état des lieux de leur situation.
— On est les seuls prisonniers ? demanda-t-il en étudiant la geôle dans laquelle on les avait enfermés.
— J’ai l’impression, répondit sombrement Aymeric. Je crois qu’une ou deux personnes de notre escouade ont survécu mais je n’en suis pas sûr.
Il soupira et s’assit à côté d’Estinien. La geôle pleine de terre et de paille où ils se trouvaient mesurait à peine quelques yalms, digne des hérétiques. Estinien fit une grimace mécontente et un peu condescendante.
— Comment tu te sens ? demanda Aymeric après quelques secondes, le regard fixé sur le chevalier dragon.
Ce dernier haussa ses épaules pour tester un peu, mais quand il eut le malheur de se redresser un peu, ses côtes protestèrent.
— Je vais bien.
Le silence incrédule d’Aymeric montrait bien qu’il ne le croyait pas mais il eut la décence de ne rien dire. Il connaissait bien assez Estinien pour savoir qu’il n’avouerait jamais ses faiblesses, surtout pas dans l’antre de l’ennemi, même s’il était à ses côtés.
— Tu as une idée de la manière dont on peut s’échapper de ce trou à rats ?
— Tu me demandes si j’ai un plan ? demanda Aymeric avec un demi-sourire.
— Tu as toujours un plan, Aymeric.
L’autre homme ne cacha pas son air satisfait avant de reprendre son sérieux.
— Je ne sais pas combien ils sont dans ce cas, mais je propose qu’on commence par la diplomatie.
Estinien grogna.
— Toi, et ta diplomatie. Je ne comprendrais jamais. Parfois, les paroles ne suffisent pas.
— Et la force n’est pas forcément la bonne solution non plus, rétorqua Aymeric, amusé par la réaction d'Estinien.
C’était une conversation régulière (ou un débat houleux) entre Estinien et Aymeric. Parfois, il se demandait comment ils avaient pu devenir amis. Ils étaient si différents. Estinien avait du mal à avoir au-delà de sa mission qu’il s’était donnée, alors qu’Aymeric essayait de juguler les chevaliers templiers et son envie d’aider tous les Ishgardiens, même les hérétiques.
— Quelle est ta proposition alors ?
— Attendre. Ils vont bien nous donner à manger à un moment donné. Je leur parlerai. Évite de les provoquer s’il te plaît.
Estinien n’aimait pas la proposition d’Aymeric, et il le fit savoir en croisant les bras sur sa poitrine et empruntant son expression ronchonne. Expression qui se transforma en douleur quand ses côtes cassées se rappelèrent à son bon vouloir.
— Estinien ?
— Je vais bien.
Même s’il n'aimait pas le plan d’Aymeric, il n’était certainement pas prêt physiquement pour se battre. S’ils devaient se battre, Estinien deviendrait juste un inconvénient pour l'autre homme, une chose en plus auquel il devait faire attention. Il ne préférait pas mettre le en danger plus que nécessaire. Et peut-être bien que les compétences de diplomatie d’Aymeric viendraient à bout de cette situation. C’était en tout cas une possibilité prometteuse. Une autre possibilité serait que l’Évêque ait quelque peu envie d’envoyer une escouade pour les sauver. Avec un peu de chance, pensa Estinien en jetant un coup d’œil à Aymeric qui gardait ses yeux sur la porte, le fait qu'il soit là pourrait accélérer tout le processus.
Au début, ils gardèrent tous deux le silence, mais sans savoir combien de temps passait, Estinien devint impatient. Il tenta de se lever, mais la douleur lancinante demeurait toujours là, et sa tête n’était pas forcément mieux.
— Attention, fit Aymeric doucement, ses mains tendues vers lui sans le toucher, au cas où il chuterait.
— Je vais bien, répéta Estinien.
Aymeric soupira en baissant les mains. Il se leva et fit un pas en arrière pour laisser un peu de place à Estinien. Ce dernier regretta le geste mais ne montra pas sa déception. Borné, il reprit son ascension avec difficulté. Chaque mouvement relançait une pique de douleur : sa tête, ses côtes, ses bras, son dos. Il avait l’impression que tout son corps était touché. Estinien atteignit finalement la position debout après tant d’efforts et de transpiration. La respiration un peu rapide, il se tourna vers Aymeric qui n’était pas très loin de lui.
— Tu vois ?
Aymeric grimaça, de l'inquiétude sur le visage.
— Oui, je vois que tu vas bien, mais tu devrais te rasseoir. Je n’ai pas envie que tu tombes et te blesse encore plus.
Estinien souffla par le nez pour montrer son mécontentement. Il allait lui prouver qu’il allait bien. Il se prépara mentalement et leva le pied pour faire son premier pas depuis qu’il s’était réveillé ici. Dès qu’il déplaça la jambe, une douleur fulgurante, comme une lance qui transpercerait, lui traversa le dos et le paralysa. Aymeric le rejoignit en instant, avant même qu’il ne commence à tomber au sol. Estinien laissa sa tête tomber contre l’épaule d’Aymeric pendant qu’il passait ses bras sous ses aisselles pour l’aider à s’asseoir à nouveau.
— Gardes ! hurla Aymeric une fois qu’Estinien était bien sécurisé au sol. Gardes !
Il délaissa le chevalier dragon et alla frapper à la porte.
— Mon compagnon a besoin d’aide. Gardes !
— Je vais bien, arrête.
— Toi, rétorqua Aymeric en se tournant vers lui avec une expression ennuyée, je t’interdis de me dire ça une nouvelle fois.
Il se retourna et frappa de grands coups contre la porte. D’autres coups répondirent depuis l’extérieur, et une voix tonna :
— Tu vas arrêter tout ce boucan, non ?!
— Je l’arrêterai quand mon ami sera vu par un médecin.
— S’il a repris connaissance, il n’a pas besoin de médecins.
— Je ne pense pas que vous aimeriez savoir ce qui pourrait arriver si vous laissez mon ami mourir. Vous pensez subir la colère d’Ishgard, mais ce n’est rien si vous laissez Estinien Wyrmblood, le chevalier dragon céleste, mourir dans cette geôle.
Le silence tomba de l’autre côté. Aymeric se rapprocha de la porte pour essayer d’écouter ce qui se passait derrière.
— Qu’est-ce qui se passe ? Hé ! Vous m’entendez ?
Le Capitaine général soupira quand le silence lui répondit à nouveau, ses épaules retombèrent. Il rejoignit Estinien et s’accroupit à ses côtés. Estinien n’avait plus la force ou l’envie de lui dire qu’il allait bien. Il détestait voir Aymeric en colère.
Estinien soupira et laissa sa tête se poser contre la pierre derrière lui. Sa tête lui faisait un mal de chien. Aymeric posa le dos de sa main sur son front, et fronça les sourcils.
— Tu es brûlant…
— Aymeric—
— Ne dis rien, le coupa Aymeric, je n’ai plus la patience pour tes mensonges.
Estinien lui obéit, pour une fois, et garda les lèvres closes. L’autre homme s’assit à côté de lui, ses épaules le frôlant quand il bougeait un peu.
Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit. À moitié somnolent, Estinien ouvrit les yeux et vit Cœur-de-glace s’avancer vers eux. Elle semblait très grande, et il se rendit compte que sa tête reposait maintenant sur les cuisses d’Aymeric.
— Ysayle, tu dois l’aider.
Cœur-de-glace s’arrêta à quelques pas d’Aymeric et d’Estinien puis croisa les bras, un regard de condescendance, et peut-être un peu de haine, sur son visage.
— Je m’appelle Cœur-de-glace. Et je ne vois pas pourquoi je devrais l’aider alors qu’il a tué tellement de mes hommes et des dragons.
— Ysay — Cœur-de-glace, je sais que je ne peux t’obliger à rien mais considère les implications de sa mort.
— Pourquoi ? répliqua-t-elle. Est-il si important qu’Ishgard ne peut survivre sans lui ? Cet homme a tué tellement de personnes, et pourtant, vous vous moquez de ces morts. Qui s’est battu pour eux ? Aucun de vous deux. Vous m’avez bannie, vous voulez nous exterminer, et tu veux que je l’aide. Non. Je ne peux pas.
Estinien retroussa ses lèvres quand Ysayle lui tourna le dos.
— Ne me tourne pas le dos ! s’écria-t-il, la tête embrumée en essayant de se relever.
Ysayle s’arrêta et tourna la tête vers lui. Elle sembla l’observer pendant de longues secondes avant de partir. La porte se referma derrière elle dans un bruit sourd, puis les coups de clés retentirent dans la geôle. Estinien perdit ses forces et retomba sur les cuisses d’Aymeric.
— Estinien…
Cet effort lui avait complètement drainé tout ce qu’il lui restait d’énergie. Il n’arrivait plus à garder les yeux ouverts. Il allait juste les fermer quelques instants. Ça irait mieux quand il serait reposé.
Ses mains parcoururent le matelas sous son corps avec interrogation. Il ne se souvenait pas qu’il y avait un matelas, et surtout pas un aussi confortable, dans la geôle des hérétiques. Il continua son exploration jusqu’à sentir un obstacle de son côté gauche. Curieux, et un peu méfiant, Estinien ouvrit un œil sans bouger. Une main apparut dans sa vision, suivie d’un bras décoré d’une veste ishgardaise bleue, richement décorée, puis de cheveux noirs de jais.
Aymeric semblait dormir d'un sommeil profond, et Estinien ne voulut pas le réveiller même s’il se demandait comment il était arrivé dans sa chambre. Lentement, il passa en revue son corps pour connaître l'état de ses blessures. Le mouvement sortit Aymeric de son repos.
—Tu es éveillé.
— Que s’est-il passé ?
— Les chevaliers de l’Azur. L’Evêque Thordan VI a envoyé une escouade. Ils sont arrivés peu de temps après que tu as perdu connaissance.
— Et Ysayle ?
— Elle s’est enfuie.
Estinien ferma brièvement les yeux, mécontent. Tout ça pour que ça finisse de cette manière. Ça n’aurait jamais dû arriver.
— Nous ne sommes pas prêts à les combattre. C’est inadmissible.
— Ils se sont améliorés, Estinien. Que pouvait-on faire de plus ?
Tous ces hommes et toutes ces femmes mortes, c'était du gâchis. Ils ne pouvaient pas se permettre d’en perdre plus. Ishgard avait bien trop perdu de citoyens depuis qu’ils s’étaient coupés des autres cités-États. Le fait qu’Ysayle s’était mise en tête d’aider les dragons n’avait qu’empiré la situation.
— On peut s’entraîner plus. Il n’est pas question qu’on se fasse à nouveau surprendre de cette manière.
Aymeric le regardait avec des yeux tristes, et Estinien eut envie de le réconforter, mais une partie de lui l’en empêcha. Il ne pouvait pas montrer ce qu'il ressentait. Ce qu’il espérait au fond de lui ne serait jamais possible, pas maintenant et peut-être jamais, et surtout pas avec Aymeric.
— Je vais appeler le médecin, lui dire que tu t’es réveillé, ne bouge pas, s'écria Aymeric, un léger sourire illuminant son visage habituellement sérieux.
Estinien le regarda s’en aller de la chambre, les moments où Aymeric avait failli mourir lui revenant en tête, notamment à cause de lui. Il n’aurait jamais pu se pardonner si quelque chose de grave était arrivé.
L’œil de Nidhogg pulsa à travers son corps, lui rappelant au moment opportun sa présence maléfique, lui rappelant qu’il s'était donné une mission, et que celle-ci restait prioritaire. Estinien se leva lentement, faisant attention à ses blessures. Des vêtements avaient été disposés sur une chaise, près d’un coffre. Le jeune homme s’habilla aussi vite que possible sans aggraver son état, puis se dirigea vers la porte pour sortir.
Quand Aymeric revint dans la chambre, Estinien avait déjà rejoint la sienne pour à se préparer au départ. Ils n’allaient plus se revoir avant un long moment.
