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Titre : Face contre terre
Fandom : 9-1-1 (TV)
Nombre de mots : 1117
Type : OS
Rating : General Audiences
Avertissements : Major Character Death
Relation : Evan "Buck" Buckley & Tommy Kinard
Tags additionnels : Grief/Mourning, Post-Episode: s08e15 Lab Rats (9-1-1 TV), Tommy Tries His Best, POV Tommy Kinard, Hurt Evan "Buck" Buckley, Emotional Hurt, Post-Break Up
Résumé : Tommy n'était pas étranger à la mort, mais voir Buck s'effondrer était peut-être plus qu'il ne pouvait supporter.
Notes : Petite ficlet écrite pour le défi Emoji-panique du Petit Salon de l'écriture, à partir de ces trois emojis : 🪦😭❤️🩹.
Remplit aussi le prompt Fall de mon 100 Fandoms Challenge et le prompt Cloud de mon 100 Ships Challenge.
Lien AO3 : Face contre terre
Les yeux fixés sur l'écran, Tommy regarda, impuissant, Buck s’effondrer au sol. Si on l’avait autorisé, il aurait accouru à ses côtés, l’aurait pris dans ses bras, et aurait essayé de le réconforter. La douleur de l'autre homme transcendait l’écran et le touchait en plein cœur. Tommy aurait voulu se laisser aller lui aussi, mais une partie de lui-même l’intimait de rester debout, de ne pas craquer, de ne pas céder à la noirceur. Pas tout de suite, pas tant que Buck ne se serait pas relevé, pas tant qu’il ne souriait pas, cette journée un lointain souvenir.
Quand Nash lâcha son dernier souffle et qu’ils transportèrent son corps hors du laboratoire détruit, Tommy attendit le retour de Buck devant le sas de décontamination. Sergent Grant s’arrêta à son niveau, débarrassée de la combinaison imposante, les yeux rouges et l’air digne malgré les circonstances :
— Tu l’attends ? lui demanda-t-elle, ne pouvant totalement masquer les tremblements dans sa voix.
Incapable de répondre à voix haute, Tommy hocha la tête.
— Bien. (Elle prit une profonde inspiration.) Il aura besoin de soutien et je ne pourrai pas l’aider, pas maintenant.
— Et vous ? réussit finalement à demander Tommy.
Elle eut un sourire, fugace, qui ressemblait plus à une grimace douloureuse.
— Ne t’inquiète pas pour moi. Occupe-toi de Buck.
Elle posa sa main sur son épaule à peine une seconde avant de suivre le cortège, la tête baissée.
L’ombre courbée de Buck fit son apparition dans le couloir au bout d’une vingtaine de minutes. Il s’arrêta, surpris de voir Tommy.
— T’es encore là ?
Si Tommy n’avait pas déjà le cœur en miette, la voix brisée et résignée de Buck aurait fini de l’achever.
— Je t’attendais.
Buck renifla, essuya une larme qui coulait sur sa joue et essaya de paraître plus fort qu’il ne l’était.
— Tu devrais rentrer Tommy. Je suis—.
Buck s’étrangla sur le reste des mots et il pinça les lèvres, de nouvelles larmes jaillissant de ses yeux. Ne pouvant plus résister à sa propre envie, Tommy prit Buck dans ses bras et le serra aussi fort qu’il le pouvait. Buck enfouit sa tête dans le cou de Tommy, enroulant ses bras autour de lui avec la même force désespérée.
Au bout de quelque temps, les autorités vinrent les chasser. La crise est passée, ils n’ont plus rien à faire ici. Veuillez laisser les personnes compétentes gérer la suite.
Quand ils sortirent, la quantité de personnes encore présentes les surprit ; les militaires, le FBI, les journalistes, les blessés non urgents et leurs familles, les morts peuplaient encore l'extérieur. Près d’une ambulance, Ravi leur fit signe. Lui aussi avait l’air épuisé. Le “ça va ?” habituel brûlait la langue de Tommy mais il se retint, sachant pertinemment que ça n’allait pas. Personne n’allait bien aujourd’hui, et certainement pas la 118.
— T’es pas parti à l’hôpital ? demanda Tommy à la place, poussant Buck à s’asseoir dans l’ambulance.
Ce dernier le fit sans discuter, les yeux dans le vague, l’air perdu et confus.
— Je vais bien, je suis pas blessé, répondit Ravi avant de se tourner vers Buck, les sourcils froncés.
Il jeta un coup d’œil vers Tommy qui haussa les épaules. Qu’est-ce qu’on pouvait dire dans ces moments-là ? Tommy lui-même ne savait pas quoi faire ou quoi dire. Il avait bien apprécié Nash, comme capitaine, comme homme. Il le respectait, mais il n’avait jamais eu la relation que Buck, Hen ou Chimney avaient eue avec lui.
— Buck, fit Tommy en s’agenouillant devant l’autre homme, ne supportant plus de rester immobile, inactif. Regarde-moi, s’il te plaît.
Pendant des secondes qui lui semblèrent interminables, Buck dirigea enfin son regard bouffi vers Tommy. Il avait arrêté de pleurer et avait repris un peu de couleurs.
— Buck, t’as été blessé quelque part ? T’as besoin d’aller à l’hôpital ?
— Je dois prévenir Eddie, répondit Buck, les sourcils froncés. Eddie, Eddie ne sait pas ce qui s’est passé. Je dois le prévenir.
Avant que Tommy puisse faire quoi que ce soit, Buck se leva et commença à s’éloigner de l’ambulance. Tommy le suivit sans hésiter.
— Attends un peu, Buck. On va peut-être demander à un paramédic de t'examiner. T’es resté longtemps dans le couloir.
— Non ! s’écria Buck, les yeux d’acier. Je vais bien. Moi, je vais bien.
Des larmes apparurent dans le coin de ses yeux.
— Je dois juste appeler Eddie.
— OK, OK. Appelle Eddie, dit Tommy, n'ayant pas la force de se battre contre Buck et contre Eddie.
Buck ne se le fit pas dire deux fois et disparut derrière l’ambulance pour passer son coup de fil. Tommy s’assit sur le pas de porte de l’ambulance quand ses jambes ne semblaient plus capables de le soutenir et prit son visage entre ses mains. Jamais il n’aurait imaginé que sa journée se terminerait ainsi quand Buck l'avait appelé.
Il entendit un reniflement à côté de lui, et quand il releva la tête, Ravi regardait au loin, les couleurs des gyrophares se reflétant dans les trainées humides sur ses joues.
— Parfois, je me dis que j’aurais dû démissionner, dit Ravi, la voix légèrement tremblante d’émotions, que j’aurais dû devenir médecin, ou avocat, ou je sais pas… plombier !
Malgré lui, Tommy eut un hoquet de rire. Ravi souriait, malgré les larmes qui coulaient sur son visage.
— Ça ferait moins mal, en tout cas.
Tommy ne pouvait pas vraiment le contredire. C’était dans ces journées comme celle-ci qu’il regrettait son métier. C’était toujours une nouvelle perte dans leur rang, une perte qui n’aurait jamais dû arriver.
— Je vais voir s’ils ont besoin de moi au centre de commandement, dit Ravi, en passant ses mains sur son visage. Je suis sûr qu’il y a encore des trucs à faire.
Maintenant seul, Tommy se laissa aller à quelques larmes puis partit à la recherche de Buck. Il se trouva, caché derrière des buissons, entre un banc et un distributeur. Le regard dans le vide, Buck tenait encore son téléphone dans la main.
Buck eut un sursaut et tourna la tête en biais vers Tommy. Il ne dit rien quand Tommy s’assit à côté de lui. Il ne dit rien non plus quand il se colla presque à lui, épaule contre épaule, et lui prit la main.
— T’as pu avoir Eddie ?
Buck secoua la tête de gauche à droite.
— Il est tard, en même temps. T’as laissé un message ?
Buck hocha la tête.
— Tu veux un câlin ?
Finalement, Buck répondit à voix haute, épuisé :
— S’il te plaît.
Tommy passa son bras autour de ses épaules et l’attira contre lui. Buck se cramponna à ses vêtements et posa sa tête contre lui. Tommy relâcha un soupir discret et leva les yeux vers le ciel sombre et nuageux pour essayer de se distraire du choc qui venait de les électrifier.