shuufleur93: (Default)
Shuufleur ([personal profile] shuufleur93) wrote2025-02-11 10:33 pm

[Fanfic] Comme une étincelle

Titre : Comme une étincelle
Fandom : 9-1-1: Lone Star
Nombre de mots : 2 681
Type : OS
Rating : General Audiences
Relation : Ty O'Brien & Owen Strand
Tags additionnels : Pre-Slash, Fluff, After Party, Domestic
Résumé : Quand il s'est levé ce matin, Owen ne s'attendait pas à trouver O'Brien en t-shirt et en caleçon en train de faire des pancakes dans sa cuisine.
Notes : Cette fic a été écrite pour le jour 2 : Romantique/Domestique de la semaine Fluff du Petit Sancho d'écriture. Elle remplit aussi la case Kitchen du 100 Fandoms Challenge et la case Spark du 100 Ships Challenge.
Lien vers AO3 : Comme une étincelle

Un rayon de soleil pointait directement sur son œil droit, le tirant de son sommeil. Owen tourna alors la tête, faisant grogner par la même occasion un mal de tête carabiné. Il lâcha un bruit un peu pathétique alors qu’il se frottait les yeux et essayait de faire partir la sensation pâteuse dans sa bouche. Il avait bien trop bu hier et il était bien trop vieux pour ces conneries.

Avec un long soupir, il ouvrit timidement les yeux, se méfiant des rayons de soleil trop violents, et fut soulagé de voir qu’il était bien dans sa chambre et seul dans son lit. Il souleva le drap, constata qu’il portait un boxer. La couverture et les oreillers étaient partis valdinguer au sol. Des traces plus que suspicieuses se trouvaient sur la housse de drap, mélangées à de la sueur séchée. Owen réprima un frisson de dégoût et se leva d’un coup, puis maudit son mal de tête qui se donna à cœur joie pour jouer du tam-tam contre son crâne.

Il était donc rentré avec quelqu’un la veille, probablement rencontré pendant ou après la soirée passée avec O’Brien, dont il n’avait que des bribes de souvenirs. Cette personne était aux abonnés absents.

Owen était mitigé entre soulagement et déception. Les coups d’un soir n’étaient pas vraiment dans ses habitudes, probablement parce qu’il était un peu trop romantique pour son propre bien, mais il aurait apprécié un petit au revoir, un mot, une petite discussion. Peut-être qu’il aurait même pu demander comment la nuit dernière s’était passée, puisqu’il ne se souvenait de rien, même si ça ne menait à aucune relation future. Tant pis, se dit-il en haussant les épaules.

Owen bailla, enfila un jogging et un t-shirt et défit les draps pour les mettre à laver. Alors qu’il se dirigeait vers la buanderie, des bruits suspicieux et des odeurs de café et de pancake lui parvinrent, l’arrêtant sur son chemin. Non seulement il y avait quelqu’un chez lui mais en plus, cette personne faisait le petit-déjeuner.

Owen lâcha les draps dans la buanderie, et chercha un objet qui pourrait être utilisé comme une arme. Même s’il doutait qu’un cambrioleur prenne la peine de faire à manger, on n’était jamais trop prudent. Son regard tomba sur le fer à repasser. Parfait.

Alors qu’Owen parcourait discrètement les derniers mètres jusqu’à la cuisine, il passa en revue toutes les personnes susceptibles de passer à l’improviste chez lui. Mateo avait décidé de dormir chez Nancy hier soir, et Owen était certain qu’il ne reviendrait pas de si tôt. T.K. était une autre possibilité. Il lui arrivait parfois d'arriver sans prévenir, particulièrement quand Carlos faisait de trop nombreuses heures supplémentaires. Tommy ne pouvait pas concevoir de venir sans prévenir, et le reste de l’équipe avait leur propre vie à gérer.

Lorsqu’il arriva enfin à la cuisine et put observer l’intrus sans se faire repérer, Owen ne put s’empêcher d’ouvrir la bouche de surprise. Sous ses yeux écarquillés, O’Brien, en caleçon et en t-shirt, retourna un pancake sur la poêle d’un coup expert du poignet.

— Tu vas rester longtemps planté là à m’observer ?

O’Brien s’était légèrement tourné vers Owen, tout en gardant un œil sur le pancake en train de cuire.

— Non, répondit d’un coup Owen, non, bien que non.

Il s’éclaircit la gorge, posa le fer à repasser sur le comptoir et rejoignit l’autre homme qui faisait glisser le pancake cuit de la poêle à l’assiette où il avait commencé à les empiler. O’Brien lui jeta un regard lourd de sens quand il se posta à ses côtés, puis reprit une louche de pâte pour la verser sur la poêle. La pâte grésilla lorsqu’elle entra en contact avec la surface chaude. Pendant son expansion, O’Brien dirigea la poêle avec des rotations délicates de son poignet pour arriver à la forme parfaitement ronde du pancake. Owen était impressionné, et il se débrouillait bien en cuisine.

O’Brien eut un sourire en coin, puis demanda, toujours avec son regard en biais :

— Alors bien dormi ?

— Bien ? Bien, répondit Owen avec un peu de latence. Je… Je ne suis pas sûr de me souvenir exactement des événements d’hier soir, mais…

O’Brien sourit, amusé. Cette expression était presque étrange sur son visage habituellement impassible, et parfois même antipathique.

— Tu peux m’éclairer ou tu vas continuer à sourire comme un idiot ?

O’Brien perdit son sourire, lui lança un regard ennuyé, et éteignit la cuisinière avant de renverser le dernier pancake sur la pile.

— Sourire comme un idiot ? Ce n’était pas ce que tu disais hier soir.

La phrase faisait l’effet d’une douche froide. Avait-il fait des avances à O’Brien ? Était-ce pour cette raison qu’il était chez lui ce matin ? Owen déglutit, se demandant comment il devait aborder le sujet.

Avant qu’il ne se décide, toujours en caleçon dans sa cuisine, comme si c’était tout à fait naturel et habituel, O’Brien nettoya rapidement la zone de cuisson et passa le bol qui avait contenu la pâte sous l’eau.

— Si je te demande ça, c’est parce que j’ai des petits soucis de mémoire.

— J’aurais été étonné du contraire vu tout ce que tu as bu hier, répondit O’Brien en se dirigeant vers la table avec la pile de pancakes. Tu viens manger ?

Sur la table se trouvaient des tasses de café encore chaudes, du jus d’orange, du sirop d’érable, du sirop au chocolat qu’Owen ne se souvenait plus d’avoir acheté, des œufs brouillés, du lard, et même un verre avec de l’aspirine. L’attention touchait Owen plus qu’il ne le pensait, même s’il était de plus en plus confus. Certes, O’Brien et lui s’étaient rapprochés depuis les événements avec les Honor Dogs mais il n’aurait jamais pu prédire ce qu’il se passait ce matin dans sa cuisine.

Owen avait commencé à apprécier O’Brien, c’est vrai. Il l’avait trouvé bien plus humain et empathique, et il était plutôt séduisant une fois qu’on passait la combinaison frappante de ses cheveux blond platine et de ses yeux bleu glacé.

Et peut-être que dans d’autres circonstances, Owen aurait tenté quelque chose. Mais O’Brien n’était pas un ami, tout au plus une connaissance avec qui il avait failli se battre une ou deux fois, et qui avait gagné son respect malgré la détermination de l’autre homme à ne pas se montrer sous son meilleur jour. Sans oublier, bien sûr, que c’était un flic qui avait fait partie d’un gang de motards, et que sa première impression avait laissé beaucoup à désirer.

— Tu ne manges pas ? Je sais bien que t’es plutôt du côté « pas de cochonneries dans mon régime » mais ce sont des pancakes faits maison, et je peux t’assurer qu’ils sont excellents.

Comme pour illustrer son propos, O’Brien emboucha un morceau de pancake qu’il avait au préalablement coupé et recouvert de sirop d’érable et ferma les yeux comme s’il était en train de savourer un chef-d’œuvre.

Malgré lui, Owen sourit et prit place à la table à son tour. Un sourire en coin, O’Brien rouvrit les yeux, et reprit un morceau de pancake.

Avant de s’attaquer à son propre pancake, Owen se saisit du verre d’eau avec l’aspirine et l’avala. Il aurait besoin de toute sa tête s’il voulait avoir des réponses. Il n’était pas du genre à reculer devant les conversations difficiles (à part s’il devait les avoir avec T.K, mais il s’était amélioré depuis).

— Je voudrais m’excuser pour ce que j’ai fait hier soir, dit Owen.

O’Brien but une gorgée de son café. Son expression ne changea pas.

— Je croyais que tu te souvenais plus de ce qu'il s’est passé ?

— Je m’en souviens ! se défendit Owen avant d’ajouter : enfin, un peu. Ma mémoire a quelques trous, et je me disais que tu pourrais m’aider à les combler.

Et s’il s’était passé quelque chose entre eux hier soir.

— Tu te souviens de quoi exactement ? demanda O’Brien avec un moment de réflexion.

Owen avait rejoint son équipe au bar. L’arrivée d’O’Brien et de ses collègues l’avait surpris, mais Owen, comme à son habitude, les avait invités, et même si elle était polie, son équipe lui avait bien fait sentir qu’elle n’avait pas apprécié l’addition à leur petite sortie. Successivement, Marjan, Paul, Mateo, Nancy et T.K. avaient donné des excuses pour s’en aller. Jud tint un peu plus longtemps que les autres, mais s’en alla lui aussi au bout d’un moment. Les collègues d’O’Brien ne se firent pas non plus prier.

— Je me souviens que tout le monde nous a lâchés, répondit Owen en goûtant enfin à ces pancakes.

Le pancake était fondant, moelleux et en même temps, parfaitement ferme. O’Brien avait ajouté un peu de la fleur d’oranger qui rehaussait le goût du tout. Owen fit tout son possible pour cacher à quel point il avait aimé ce pancake, mais O’Brien semblait le connaître par cœur et eut un autre sourire en coin.

Owen s’éclaircit la gorge et continua :

— Puis… il y a eu une histoire de karaoké ?

O’Brien eut un rire léger.

— Je ne savais pas que tu savais chanter, et bien en plus, malgré la quantité d’alcool que t’avais engloutie. Plus ça va, plus je me demande quels sont tes autres talents.

Il eut un sourire qui semblait un peu carnassier de l’avis d’Owen, mais c’était sûrement son imagination.

— J’aime bien chanter mais je le réserve plutôt à la sphère privée en général, avoua Owen, avec un petit sourire gêné.

Le fait qu’il sache et qu’il aime chanter n’était pas un secret pour ses proches. Mais il ne savait pas comment réagir au fait qu’O’Brien en fut témoin, et qu’il le complimente de cette manière.

— Et après ? Tu te souviens d’autre chose ?

— Rien, rien du tout. Et ça m’inquiète un peu.

O’Brien lui lança un regard inquisiteur.

— Pourquoi ? T’as tendance à faire des folies ?

Owen fronça les sourcils. O’Brien resta stoïque, comme si ce n’était rien, comme le fait qu’il soit là, chez lui, en caleçon, était tout à fait normal.

— Ça m’arrive. Surtout quand j’ai bu, et c’est pour ça que j’essaie d’éviter, répondit Owen.

Surtout quand il se sentait mal, quand il avait besoin de se défouler, d’aller trop pour revenir ensuite. Même s’il avait laissé ses côtés les plus sombres dans son passé, avant sa rencontre avec Gwyneth et la naissance de T.K., parfois, il retombait sur les vieilles habitudes quand tout allait mal.

— Et j’avoue qu’il y a une chose qui me turlupine depuis mon réveil.

O’Brien lui fit signe de continuer. Owen réfléchit à la manière de l’amener sans vexer son vis-à-vis, mais plus il cherchait, moins il trouvait alors il se lança :

— Qu’est-ce que tu fais chez moi ?

O’Brien se figea, la tasse de café en chemin vers sa bouche. Il la reposa calmement sur la table.

— Tu n’étais pas en état de conduire alors je t’ai raccompagné chez toi.

— Et tu es resté.

O’Brien croisa les bras et son regard se durcit.

— Qu’est-ce que tu insinues ?

Merde. Comment pouvait-il rattraper ça avant qu’O’Brien ne l’arrête pour outrage à agent ?

— Pas que, se précipita-t-il à dire avant de s’arrêter, de réfléchir à tout va pour trouver quoi dire, pas que tu as essayé de faire quoi que ce soit, mais je dois bien avouer que de te voir en caleçon chez moi en train de faire le petit-déj, ça prête à confusion !

— Tu penses vraiment que je serais le genre d’homme qui profiterait d’une personne alcoolisée ? Tu me prends pour qui, Strand ?

O’Brien se leva d’un coup, les sourcils froncés, et commença à débarrasser. Owen fut momentanément distrait par ce geste avant que son cerveau ne lui rappelle qu’il devait sauver les meubles avant que O’Brien ne s’en aille.

— Tu sais que j’ai un lave-vaisselle ? dit-il par réflexe quand il vit O’Brien mettre son assiette vide dans l’évier et commencer à faire couler l’eau dans l’évier, comme s’il allait se mettre à faire la vaisselle.

Au regard noir qu’O’Brien lui lança, Owen grimaça.

— Pardon, c’était pas ça que je voulais dire. (Il soupira et reprit :) Quand je bois, je peux être un peu… lourd avec les personnes qui m’intéressent.

Les épaules d’O’Brien se tendirent d’un coup.

— Je veux dire, physiquement.

Oh bordel, il s’enfonçait. Owen se pinça le haut du nez. O’Brien ferma l’eau mais ne se retourna pas tout de suite.

— Il ne s’est rien passé, dit le policier au bout de quelques secondes de lourd silence. Je t’ai juste raccompagné, et je suis resté parce que je ne me sentais pas de rentrer chez moi. Je n’aurais jamais dû rester sans ton accord, je m’en excuse. Je vais te laisser.

O’Brien s’essuya les mains avec un torchon et disparut à l’étage sans lâcher un regard pour Owen. Ce dernier se passa les mains sur le visage et soupira à nouveau. Il avait vraiment mis les pieds dans le plat avec O’Brien. L’amitié fragile entre lui et O’Brien n’allait pas tenir le choc à cette vitesse.

Quand O’Brien redescendit quelques minutes plus tard, Owen avait mis toute la vaisselle dans le lave-vaisselle et avait commencé à débarrasser la table. Owen se tourna pour lui parler mais s’interrompit quand il vit qu’O’Brien avait un casque de moto à la main. Owen n’aima pas vraiment l’idée d’avoir été à l’arrière d’une moto alors qu’il n’était pas sobre (et même sobre, sa courte crise de la cinquantaine avec la Harley l’avait bien soigné).

— J’ai pris ta voiture pour rentrer, dit O’Brien, comme s’il avait lu les pensées d’Owen.

— Où est ta moto ?

— À l’arrière de ton pick-up.

Évidemment. O’Brien trouvait toujours une solution à ses problèmes, tout le contraire d’Owen qui ne semblait qu’empirer les siens.

Lorsque le policier se dirigeait vers la sortie, Owen se sentit obligé de le suivre.

— Laisse-moi te raccompagner.

O’Brien ne se retourna pas quand il répliqua :

— Je connais déjà les entrées et les sorties de ta maison, Strand, merci.

Owen leva les yeux au ciel.

— Je veux bien le croire, répondit-il alors que le souvenir d’avoir trouvé O’Brien assis dans le noir chez lui lui revint en tête soudainement. Je commence à me dire que tu ferais un bon criminel.

O’Brien tourna enfin la tête vers lui. Ou alors c’était parce qu’il ouvrait la porte.

— Bonne journée, Strand.

— Attends, fit Owen avant que O’Brien ne s’avance sur le chemin. J’aimerais quand même m’excuser.

O’Brien soupira bruyamment mais se retourna pour faire face à Owen. Il haussa les sourcils et attendit en silence. Owen s’avança vers lui.

— Je suis sincèrement désolé d’avoir sous-entendu que tu aurais profité d’une personne ivre. (Il s’éclaircit la gorge.) Et je voudrais te remercier de m’avoir ramené sain et sauf chez moi hier soir. Et désolé de t’avoir avoué que je t’appréciais. Bref.

Owen tendit la main vers O’Brien, ne sachant pas comment finir son petit discours qui n’en était pas un, en espérant que le policier prendrait ce signe de paix pour ce que c'était. O’Brien dernier regarda la main tendue, puis le visage de Owen, et pendant un instant, le pompier crut qu’il allait l’ignorer.

Finalement, O’Brien lui serra la main, mais avant qu’Owen ne puisse se détendre, rassuré par ce geste, le policier l’attira vers lui et déposa un baiser à la commissure de ses lèvres. Il resta à peine une demi-seconde mais ce fut suffisant pour que l’estomac d’Owen se tordît et que son cœur se mette à battre la chamade.

Quand O’Brien se retira, il lança un regard lourd de sens à Owen.

— Tu peux m’appeler Ty, dit-il avec un sourire en coin avant de repartir vers la rue.

Une fois qu’Owen fut remis de sa surprise (et après avoir entendu la moto d’O’Brien s’en aller), il rentra chez lui. Son cœur ne s’était toujours pas calmé, alors que son cerveau repassait en boucle le moment du baiser et que ses lèvres picotaient encore.

Owen retourna dans la cuisine dans un état second. Il y avait encore les traces du petit-déjeuner fait par O’Brien — Ty — sur la table, la cuisinière, le plan de travail. Et sur le comptoir trônait encore le fer à repasser qu’Owen avait laissé là.

Sans vraiment pouvoir le contrôler, il se mit à rire quand une explosion de joie le submergea.


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